"Le hibou, c'est celui qui, en tapinois, distille la calomnie sur les gens qui le gênent, et, quand on lui demande de prendre la responsabilité de ses paroles, s'écrie prudemment: Je n'affirme rien, ON m'a dit. Il sait bien que ON est indénichable.
Hibou est celui qui entre au sein d'une famille honnête, s'annonce comme épouseur, compromet une jeune fille, emprunte de l'argent, paie quelquefois sa dette et s'en va quand il n'y a plus rien à prendre.
Hibou, l'homme politique qui met un masque de liberté, de candeur, d'amour de l'humanité, et, à un moment donné, sans prévenir, vous égorgette doucement un homme ou une nation.
Hibou le commerçant qui frelate ses vins, falsifie ses denrées, met l'indigestion où était la nutrition, la fureur où était la gaieté.
Hibou qui vole habilement sans qu'on puisse le happer au collet, plaide le faux contre le vrai, ruine la veuve, dépouille l'orphelin et triomphe dans la graisse comme d'autres triomphent dans le sang.
[...]
Regarde autour de toi poète provincial, et compte, si tu le peux, les hiboux de ce monde ; songe s'il est prudent d'attaquer, comme tu le fais, la Force et la Ruse, ces reines hiboues. Rentre en toi-même, fais ton meâ culpâ et sollicite à genoux ton pardon."
Charles De Coster
(Texte extrait de "La légende d'Ulenspiegel" Charles De Coster, 1893. Dessins E.P, 2005.)
Hibou est celui qui entre au sein d'une famille honnête, s'annonce comme épouseur, compromet une jeune fille, emprunte de l'argent, paie quelquefois sa dette et s'en va quand il n'y a plus rien à prendre.
Hibou, l'homme politique qui met un masque de liberté, de candeur, d'amour de l'humanité, et, à un moment donné, sans prévenir, vous égorgette doucement un homme ou une nation.
Hibou le commerçant qui frelate ses vins, falsifie ses denrées, met l'indigestion où était la nutrition, la fureur où était la gaieté.
Hibou qui vole habilement sans qu'on puisse le happer au collet, plaide le faux contre le vrai, ruine la veuve, dépouille l'orphelin et triomphe dans la graisse comme d'autres triomphent dans le sang.
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Regarde autour de toi poète provincial, et compte, si tu le peux, les hiboux de ce monde ; songe s'il est prudent d'attaquer, comme tu le fais, la Force et la Ruse, ces reines hiboues. Rentre en toi-même, fais ton meâ culpâ et sollicite à genoux ton pardon."
Charles De Coster
(Texte extrait de "La légende d'Ulenspiegel" Charles De Coster, 1893. Dessins E.P, 2005.)
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